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leeggoed, un modèle de co-création pour le logement social?

1/16/2017

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Dans la rue du Relais à Ixelles, 2 modèles de gestion du logement se jouxtent. A notre gauche: le “BinHôme”, la grande et nouvelle société fusionnée de logement social, qui font des rénovations à prix considérables. A notre droite: le collectif citoyen ‘Leeggoed’, qui ont eux-même, en accord avec le BinHôme, mis en état leur logement. Est-ce que Leeggoed peut être un modèle alternatif pour la rénovation et la gestion d’un logement vraiment accessible, à partir des compétences des gens?

Une conversation entre Juan (locataire social de BinHôme), Isabelle et Liévin (membres de Leeggoed) et Piet (Bral).

Photo: Krasnyi Collectif/Karim Brikci-Nigassa
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Photo: Bral

Juan: Il nous faut des espaces pour les enfants, pour les jeunes. Ici il n’y a rien. Il n’y a pas de possibilités de se rencontrer. Pourtant, les plantes aussi ont besoin de bons terreaux pour croître. Le logement social ne fournit pas ça.
Isabelle: Ils n’ont pas prévu un truc pour la petite enfance, pour les commerces… Le logement sociale, c’est du logement mais où est le social?
Liévin: Est-ce nécessaire une infrastructure collective pour vivre de manière digne? C’est une bonne question. Les gens du comité de quartier, qui sont tous des locataires sociaux, disent qu’avant, c’était mieux.
Isabelle: Ici, qu’on se rencontraient. Ils revendiquent des espaces pour se rencontrer.
 
Le logement social: une dépendance ou un coach?
Isabelle: Moi, je dois dire: je ne voulais pas m’inscrire dans le logement social. Je ne voulais pas avouer mon échec, ma faiblesse. Ici chez Leeggoed, c’est différent. On n’est pas dedans parce qu’on ne sait pas payer un loyer. Ce n’est pas comme si on doit rester parce qu’on ne peut pas sortir. Ce qui est important, c’est qu’ici on a le droit d’être son propre chef. Chacun a sa personnalité. Dans le logement social on n’a pas la possibilité de donner quelque chose. On nous coupe les jambes là. Et pourtant on a tous quelque chose à donner.
Juan: Ola! Peut être que dans le meilleure des mondes le logement social ne devrait pas exister. Mais c’est là, ça a une histoire et une fonction.
Isabelle: Mais ça entretient une dépendance. Le logement social ne fournit pas cette “eau dont une plante a besoin” et ne fournit même pas la possibilité de la chercher.
Liévin: Le logement sociale règle la pauvreté financière mais il y a une autre forme de pauvreté, tu veux dire?
Isabelle: Oui, le problème de l’ennuie, de quoi faire. Les gens doivent s’épanouir.
Juan: Oui, il faut que les gens prennent en main les choses. Les sociétés de logements sociaux deviennent presque des multinationales. C’est grand hein. Mais ils ont un devoir politique. Le vivre ensemble a un coté politique.
Isabelle: Le logement social devrait être un tremplin vers un avenir. On devrait pas y rester, rester un assisté.
Liévin: C’est dans les statuts des logements sociaux, tu sais: l’émancipation. Maintenant la Région a créé une règle comme quoi tu n’es pas locataire pour le reste de la vie. Il y aura réévaluation pour voir si tu es toujours dans les conditions.
Isabelle: Mais oui, mais il faut pouvoir grandir et sortir. Il devrait avoir un suivi, un coach.
 
autogestion
Piet: Est-ce possible d’impliquer les locataires beaucoup plus dans la gestion du logement social? De valoriser leurs compétences? Comme ça se fait au Leeggoed? Peut être ne faut-il pas fusionner les sociétés de logement social mais au contraire les scinder, pour avoir des entités plus petites? De telle manière les sociétés resteraient gérables par les locataires eux-mêmes, dans une forme d’autogestion. Les petites coopératives de crédit Cresol au Brésil, gérés par les paysans eux-mêmes, peuvent servir comme modèle. Avec un soutien professionel.
Isabelle: Si on veut ça, il faut des travailleurs sociaux pour que ça n’aille pas dans tous les sens.
Juan: Mais non, pas besoin. Nous aussi, nous sommes capables.
Isabelle: Mais ne pas tout le monde est capable.
Juan: Mais alors on apprend.
Isabelle: Tu ne sauras jamais éduquer tous les gens comme ça.
Piet: Vous pensez qu’on ne risque de choisir que des gens qui ont ces compétences techniques pour rénover et habiter les logements?
Liévin: C’est un processus d’apprentissage. Et il ne faut pas oublier que Leeggoed a travaillé dans des conditions vraiment précaires. Sans budget et avec des gens en grande pauvreté, sans droits sociaux.
Isabelle: Mais on n’est pas tous plombiers quand-même. En fait, c’est dangéreux ce que tu dis là!
Liévin: Je pense qu’on sait rénover avec la force des gens. Ici, au Leeggoed, c’est nous même qui ont remis le bâtiment en état. Ce que nous avons fait, ça va au delà d’une pré-rénovation, au delà de ce qu’un locataire peut faire normalement. Il faut comparer cela avec les rénovations faites par le Foyer Ixellois. Ici ils veulent rénover à 1200 euro par m2 ou pire. A côté, ça a même coûté 1800 euro le m2. C’est le rolls royce du logement social, ce qu’ils font. Si la rénovation coûte tellement cher, les loyers doivent augmenter aussi. A la place de ça: pourquoi ne peuvent-il pas dire à un groupe d’habitants: Voilà, vous avez une ligne de crédit, vous pouvez rénover? On le fait nous même. Mon ami (qui habite Leeggoed aussi) n’a pas de revenu mais il sait faire des choses avec ses mains. Alors pourquoi ne pas utiliser cette force et cette énergie? Pourquoi ne pas lui donner sa place ? Chez Leeggoed, c‘est comme ça qu’on fonctionne.
Isabelle: Mais la société de logement social ne voulait pas bricoler à la petite fortune, pour quelques années. Ils veulent faire ça pour longtemps.

désordre?
Piet: Si on parle d’autogestion, il ne s’agit bien entendu pas de désordre. Le système devrait être structuré, en coopérative, avec un Conseil d’Administration, des contrôles… comme aujourd’hui. Et il pourrait y avoir des céllules centrales spécialisées pour soutenir les coopératives avec une expertise spécifique. Par exemple en comptabilité ou en travaux d’électricité. La différence est que dans ce genre de petites coopératives, on pourrait valoriser les compétences et les envies des gens.
Liévin: Le locataire peut par exemple participer beaucoup plus dans la plannification de la rénovation. Et ce serait un apprentissage, un tremplin. Tu sais, je pense que chez Leeggoed nous devrons aussi penser beaucoup plus au futur du lieu et au futur de l’habitant. Qu’est-ce qui se passe avec nous quand ce sera fini ici?
Juan: De toute façon, c’est une illusion qu’on devient tous des proprios. Il faudra continuer à avoir du logement social. Je défend la location, moi.

Regardez aussi le site et le vidéo sur Leeggoed:
https://leeggoed.wordpress.com/
Ou encore:
http://www.solidariteitdiversiteit.be/praktijkenbank.php?case=12

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